Politique

63 ans d’indépendance : Un bilan économique mitigé

Le Tchad célèbre aujourd’hui, 11 août 2023, la fête de l’indépendance, une souveraineté à laquelle il a accédé en 1960. Mais quel bilan économique peut-on retenir de ces 63 ans d’indépendance ? Kebir Mahamat

Dans un entretien accordé au Groupe Média Visionnaire, l’économiste Kebir Mahamat Abdoulaye a fait comprendre que, malgré les différentes sources économiques, les potentialités et les périodes  de crise qu’a traversées le Tchad, le bilan économique du Tchad, après 63 ans d’indépendance est très mitigé. « Si nous comparons l’économie tchadienne à celle des autres pays qui ont obtenu l’indépendance la même année, le Tchad est en retard du point de vue économique », déplore –t-il, en relevant que,de 1960 à nos jours, environ 44 à 45% Tchadiens vivent dans la pauvreté et 25% vivent dans la misère. « L’accès aux services de base de santé, d’éducation, d’énergie, d’habitat, etc. demeure encore difficile et inacceptable pour une majorité des tchadiennes. Et tout cela amène à dire que le bilan économique est très mitigé par rapports aux potentialités du pays », informe Kebir Mahamat Abdoulaye pour qui, l’insécurité, l’instabilité, la guerre civile sont autant de facteurs qui ont contribué à affaiblir l’économie tchadienne.

Pour lui, ce bilan négatif est aussi dû au fait que l’économie tchadienne n’est pas diversifiée. Elle « repose essentiellement sur le secteur pétrolier avec 37% de BIP, sur une agriculture qui n’est pas industrialisé, sur un secteur d’élevage qui n’est pas aussi modernisé, bien que le Tchad dispose de  plus de 100 millions de types de bétails, mais ce secteur de l’économie n’est pas modernisé et industrialisé à tel point où aujourd’hui, on n’arrive pas à exporter le produit de ruminé. De même que  l’exportationde la viande pose problème parce que le Tchad ne dispose pas des industries suffisantes pour exporter la viande dans d’autres pays. Donc le pays est très tributaire de l’extérieur pour permettre à faire fonctionner l’économie et permettre aux tchadiens de vivre », renseigne l’économiste.

Et de poursuivre que, après 63 ans d’indépendance, les produits de première nécessité, les produits manufacturés, les produits alimentaires divers, les produits locaux comme la tomate, le mil, le sorgho sont toujours cultivés de façon traditionnelle. « L’économie tchadienne est au niveau d’industrialisation de 11%. Ce qui est très faible à la moyenne de la sous-région », souligne Kebir Mahamat Abdoulaye qui estime que,pour une croissance et un développement économique durable, il faut diversifier l’économie, invertir, créer des industries, exploiter les richesses. Le tout dans une atmosphère de stabilité, de paix, de sécurité, de droit mais aussi et surtout dans la bonne gouvernance. Car, « sans une bonne gouvernance, on ne peut pas construire une économie, on ne peut pas, non plus la diversifier. Tout repose sur la bonne gouvernance », conclut-il.

Djerabé Eric, stagiaire

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Juda

Journaliste professionnel, patron de presse, éditorialiste.

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2 commentaires

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