De la résilience vers l’appui à l’épanouissement : Zara Mahamat, un exemple à suivre
Victime des atrocités des bandes armées dans la province du Lac, dame Zara Mahamat s’emploie depuis deux ans à vivre dans la résilience. Après avoir tout perdu et se retrouvant seule avec toute une famille à charge, elle n’a de mieux que d’entreprendre les activités génératrices de revenus. Malgré sa misérable situation sociale, elle finance les études de son fils. Dans le jardin d’une émouvante vie teintée de malheurs.
Une matinée maussade. Un festin de poussière entremêlé d’une fraicheur, malgré les rayons du soleil qui scintillent sur cette vague de jour, aucune présence humaine n’est à remarquer dans les couloirs. Nous nous en tenons quand-même à notre rendez-vous, pris la veille du vendredi 24 juin 2022 à Tataverom 1, dans un camp de déplacés et retournés, distant de 13 kilomètres de la sous-préfecture de Daboua, département de Fouli, province du Lac, avec Mme Zara Mahamat. Une demi-heure de marche sur les dunes de sable, piétinant des herbes folles et des épines, l’environnement donne l’air d’un épouvantail de champ de riz sauvage. Nous venons donc de franchir l’entrée du moulin tenue par Mme Zara Mahamat avec les membres de sa communauté. Mais à peine arrivé, que notre interlocutrice abandonne ses travaux pour s’occuper de nous. Après les salamalecs d’usage, on nous installe sous un savonnier, loin des bruits du moteur, et du charivari causé par quelques femmes qui s’impatientent devant le moulin pour moudre leurs céréales. Très timide, dès l’entame de notre conversation, nous incitons Mme Zara Mahamat dont la vie n’a rien à envier une victime des attaques terroristes à plus de confiance et décidément, c’est à cet instant seulement qu’elle se confie sans réserve à nous.
Au départ elle menait une vie normale
A Kaïga Kindjiri dans les îles proches du Lac-Tchad, celle qui a quitté l’école trop tôt, au Cours préparatoire 2ème année (Cp2) sous le poids de la tradition et mariée de force, dès l’âge de 14 ans à un quadragénaire, menait une vie normale avec sa famille grâce à ses activités commerciales qui se focalisent sur la vente de carburant ainsi que des produits de l’élevage de son époux qu’elle commercialise aux touristes qui se déportaient dans le Lac-Tchad. Puisque, dit-elle, elle a hérité les techniques de transformation des produits de l’élevage de ses parents. « Au début, je détestais la vie. Mon papa m’a d’abord interdit d’aller à l’école. Plus tard, il m’a mariée à un homme de son âge sans mon consentement. Mais comme cette pratique est ancrée dans nos traditions, on a fini par se comprendre. Mon mari m’a conseillée de faire du commerce. Avec mes petits bénéfices, j’aidais mon mari à assurer les charges familiales. On n’avait pas de soucis », se rappelle-t-elle, cette belle époque. Mais un bon matin, tout a basculé dans sa vie.
Sur les traces de ses malheurs
L’histoire aurait marqué tant bien que mal négativement la vie de cette mère de 43 ans au mieux, ce souffre-douleur des bandes armées que rien ne peut cicatriser ses chagrins. Son mari, un homme de 3ème âge qui ne compte que ses jours sur terre, Zara Mahamat semble se retrouver au crépuscule de sa vie, seule face à l’adversité avec 6 enfants à charge. « On fait la culture maraîchère comme pluviale. Une nuit, les Boko Haram sont venus là où nous habitons tuer les hommes. Mon mari a fui pour avoir la vie sauve. Ils ont enlevé tout notre bétail et m’ont dépossédée de toutes les économies tirées de mon commerce. Nous nous sommes déplacés pour nous installer à Tataverom», finit-elle de nous narrer cette parenthèse sombre de sa vie d’une voix languissante.
Tout recommencer
Dans la vie, il y a des hauts et des bas. La situation sociale de Mme Zara Mahamat ne l’a pas empêché de se relancer. « J’ai six enfants à charge. Comme mon mari est déjà fatigué, je suis obligée de vendre mes biens pour reprendre la vente de l’essence à Daboua afin d’assurer la pitance journalière de mes enfants. J’ai reçu trois chèvres de la part d’une Ong locale. J’ai vendu une chèvre pour renforcer mon commerce. Je vends en moyenne 25 litres d’essence et je trouve comme bénéfice 150 francs par litre. Et là, si j’achète à Daboua, c’est plus rentable que lorsque j’achète cela sur place à Tataverom », raconte-t-elle. De ce caractère de femme battante, son mari en reconnait. « Je remercie le ciel d’avoir cette brave femme comme épouse. Je n’ai plus de force pour travailler afin de subvenir aux besoins de mes enfants. Je n’ai personne pour s’occuper de moi à part elle. Zara est comme une poule et nous sommes ses poussins », a acquiescé Haroun Hissein, l’époux de Zara Mahamat rencontré devant sa hutte. Cependant, même si elle a sciemment décidé de ne pas lever le coin du voile sur ses travaux champêtres, le fait qu’on la découvre, un soir, au milieu d’un polder, démontre manifestement qu’elle sait aussi travailler la terre avec le Daba. Certainement qu’elle s’est constituée avec quelques femmes du site pour faire la culture maraichère. « Dans les îles, on vivait de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. On fait la culture maraîchère comme pluviale », siffle-t-elle. Et ce, les récoltes sont équitablement partagées avec toutes celles qui ont participé aux travaux champêtres. Selon nos sources, durant les deux ans que ces femmes pratiquent la culture maraichère, elles ont su tirer leur épingle du jeu. Ainsi, d’un seul hectare au début, elles en sont arrivées à faire deux hectares et demi de labour cette année, grâce à l’appui d’une organisation non gouvernementale en système d’irrigation solaire et la dotation des semences améliorées. Organisées en coopérative, ces femmes ont reçu l’appui d’une Ong locale par l’octroi d’un moulin. Tout ceci, sous la clairvoyance de Mme Zara Mahamat. Courageuse et sur tous les fronts pour joindre les deux bouts, Mme Zara Mahamat s’est faite remarquer par son entourage. «Pour nous, la vie est finie. On passait la journée à tourner les pouces, mais c’est Zara qui nous a incitées à labourer avec elle dans les champs. Elle partage tout ce qu’elle trouve avec son entourage. Son courage nous a galvanisées. Zara a le moral d’acier», a témoigné Halimé Djibrine au sujet de l’état d’esprit de cette dynamique dame.
Dans cette résilience, elle finance les études de son fils aîné
Habituée à cette vie de misère, Mme Zara Mahamat renseigne qu’elle finance, en plus de ses charges familiales, les études de son fils aîné à Yaoundé, au Cameroun depuis un an. « Parmi mes enfants, Yacoub est le seul à poursuivre ses études jusqu’au bac. Il est parti au Cameroun pour étudier. J’économise par mois pour lui envoyer de l’argent », informe-t-elle. Ce qui parait être une surcharge de plus. Mais, la pauvre dame nous explique sereinement qu’elle a développé d’autres activités connexes. « J’ai aussi un générateur pour recharger les téléphones et les batteries. Et j’ai acheté une moto pour donner à l’un de mes fils qui fait le clando (mototaxi). J’envoie par mois 50.000 francs, mais il peut avoir de rupture le mois d’après. L’agent prélève 5000 francs de frais de transfert à Daboua», dévoile Zara Mahamat. Cependant, dans une zone aussi enclavée, où l’on ne note la présence d’aucune institution bancaire, il faut faire le pied de grue pour l’envoi d’argent. Mme Zara Mahamat confie qu’elle effectue le transfert à Daboua et qu’une fois à Bol, chef lieu de la province du Lac, le mandat s’opère par les services des institutions bancaires. « Une fois à Bol, on fait le transfert via Western Union. Là encore, ils prélèvent plus de 2000 francs. Finalement, l’enfant ne reçoit que quarante et quelques milles francs », informe Mme Zara Mahamat. De toutes ces tracasseries quotidiennes en faveur de son fils, cette dernière se réjouit de supporter les charges scolaires et place tout son espoir sur son unique fils qui fait des études supérieures : « Il est mon unique fils. Inchallah s’il arrive à finir ses études, il va s’occuper de moi et de ses cadettes. Je crois en lui », se rassure-t-elle. Selon les informations à prendre des lèvres de Zara Mahamat, elle a passé une partie de sa vie à Tataverom et maintenant que ses activités marchent bien, elle ne compte plus repartir dans les îles. « Là-bas, il y a de l’insécurité », conclut-elle.
Djasrabé Ndingamndôh
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