Crise nigérienne : Vers une dislocation de la CEDEAO

Juda 7 août 2023

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Depuis quelques jours, à la suite du coup d’Etat militaire survenu au Niger le 30 juillet dernier, tout tourne mal et très mal au sein la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). A l’allure où évolue la crise, les choses risquent de se compliquer davantage et l’institution sous-régionale n’est pas loin de se disloquer.

En rappel, après le coup d’Etat militaire survenu au Niger le 30 juillet 2023, qui a déchu le président Mohamed Bazoum, la Cedeao, comme pour prendre sa responsabilité en main, s’est réunie en toute urgence pour statuer sur la situation. C’est ainsi qu’elle a désigné le président Tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno (chef d’une junte militaire, lui aussi), comme émissaire afin de trouver de solution à cette crise, en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel. En plus, tout en condamnant le putsch, la Cedeao a donné un ultimatum d’une semaine aux putschistes de renoncer et de remettre le pouvoir à Mohamed Bazoum pour un retour à la normalité, au risque d’intervenir militairement pour rétablir cette normalité. Cet ultimatum qui a, de facto, été apprécié diversement par les pays membres de la Cedeao est arrivé à son terme hier, 6 août 2023.

En effet, le Mali et le Burkina Faso n’ont pas caché leur solidarité au peuple nigérien et au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) du général Abdourahamane Tchiani, nouvel homme fort. Les deux voisins du Niger ont réaffirmé leur détermination à le soutenir militairement en cas d’une éventuelle intervention de la part de la Cedeao. Il en est de même pour la Guinée Conakry. L’Algérie et la Mauritanie ont également rejeté tout plan d’une intervention militaire. Seul le Nigéria dont le président est aussi président en exercice de la Cedeao avait affiché une volonté d’intervenir militairement pour déloger les putschistes.

L’heure sombre de la Cedeao a sonné

Malheureusement, le CENA de la République fédérale du Nigéria a opposé un refus catégorique pour le déploiement de l’armée nigériane dans une quelconque intervention au Niger. Et, finalement, l’ultimatum est arrivé à son terme, sans action concrète de la part de la Cedeao comme prévu. Pendant ce temps de vives manifestations populaires du peuple nigérien ont eu lieu en faveur des putschistes, mais contre la Cedeao et la France.

Pour tout dire, ce qui se passe actuellement au Niger ne va pas seulement s’arrêter au niveau national. La tendance actuelle est la scission de la Cedeao. Au regard des positions contradictoires des pays membres de la Cedeao, on est en droit de dire sans ambages que, la sous-région se disloquera en deux blocs. Le bloc France-Afrique, et celui de la Russie-Afrique avec les pays comme le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry et le Niger dont le jalon des relations avec la Russie se pose lentement, mais surement.

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