Inondation au Tchad : La situation est très grave

Juda 22 août 2024

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Les plus hautes autorités du pays souhaitent avoir de la pluie en abondance, sans communes mesures pour faire face aux dégâts que cette abondance de pluie pourrait occasionner. Et voilà, les inondations ne cessent pas de faire de victimes sous le regard impuissant de celles-ci.

La situation est grave et très grave au point où un gouvernement responsable, soucieux et sensible devait démissionner. Nous faisons allusion à cette catastrophe naturelle, notamment les inondations qui endeuillent les familles tchadiennes par dizaine, au jour le jour. Parler encore aujourd’hui de ces inondations ou du moins des dégâts causés par les pluies torrentielles et diluviennes enregistrées à N’Djaména et dans d’autres localités du pays semble être une répétition. Mais, aussi longtemps que cette situation perdure et fait des victimes, il faut en parler, face à l’incapacité, l’incompétence et le manque de volonté de la gérer. La répétition étant pédagogique, il est donc important derappeler les propos de Mahamat Idriss Déby Itno, fut-il, président de la République du Tchad, pour le prendre au mot en cette circonstance aussi douloureuse et que cruelle.

En effet, à la première semaine du mois en cours, Mahamat Kaka, après avoir survolé la ville de N’Djaména pour, dit-il, constater les traces laissées par les pluies, a griffonné sur sa page Facebook que la pluie est une bénédiction divine et qu’il faut l’avoir en abondanceque de la sécheresse qui va provoquer de la famine et tuer des humains et des animaux. Un autre rappel aussi important, c’est le fait que le président de la République, mette en grade tous ceux qui récupèrent ces catastrophes naturelles pour des fins politiques et procèdent à des tapages médiatiques contre le gouvernement et ses partenaires qui « œuvrent nuit et jour pour alléger les conséquences ». De son côté, le premier ministre Allah-Maye Halina déjà essouffléà moins de 100 jours à la tête du gouvernement avait frustré plus d’un lorsqu’il disait«la situation n’est pas aussi alarmante et il n’y a pas vraiment péril en la matière ». Pour lui, le gouvernement mettra tout en œuvre pour protéger la population et la préserver d’éventuelles catastrophes.

Que dire aujourd’hui face à cette catastrophe naturelle ? Qui de ces deux personnalités ou qui de leurs notables osera dire que la situation n’est pas alarmante ? Quels sont les résultats de ce que le gouvernement a mis en œuvre pour faire face à cette situation comme on nous le fait croire ? Peut-on encore rester silencieux face aux dégâts causés par les inondations ? Où est passé le sacré Comité de prévention et de gestion des inondations piloté par le Ministre des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin?Aujourd’hui, la situation ne fait que s’empirer et les gouvernants sont comptables. Oui, les dégâts qu’on peut retenir desinondations sont énormes et alarmants tant à N’Djaména que dans d’autres provinces du pays. Des habitations englouties, des maisons écroulées, des arbres arrachés, des animaux emportés. Les rues, les ruelles et les grandes voiessont non seulement impraticables, maisaussi transformées en Chari et Logone. Tous ces dégâts interviennent au moment même où les ménages Tchadiens peinent à manger à leur faim à cause de la cherté de vie.

Et c’est dans cette précarité qu’on nous faire comprendre qu’il vaut mieux la pluie en abondance que de la sécheresse qui tuera des humains. Pourtant, on déplore aussi d’énormes pertes en vies humaines. Pour preuve, les dégâts enregistrés dans la ville de Bardai, chef-lieu de la province du Tibesti dont le bilan officiel fait état de plus de 50 morts et de plusieurs cas de disparition. En plus, à N’Djaména, plusieurs ménages sont endeuillés. Le dernier cas en date est celui de trois personnes dont une mère enceinte,issue d’une même famille, mortes des suites del’effondrement de leur maison en proie à l’eau. Les pertes en vies humaines et d’autres dégâts considérables sont signalés partout dans plusieurs contrées du Tchad.

Et comme toujours, le gouvernement intervient en médecin après la mort pourassister les sinistrés, victimes des inondations, comme si c’était un acte de bravoure d’avoir des sinistrés. Cette assistance de la honte est une hypocrisie, une injure et une moquerie à l’endroit des Tchadiens, longtemps meurtris à cause de la mauvaise gouvernance. La douleur étant profonde, que Dieu ait pitié du peuple Tchadien et le protège dans cette affliction.

Christian Allahndiguissem

Ecobank