Les élèves du lycée de Walia ont boycotté la cérémonie de baptisation de leur établissement au nom de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, vice-recteur de l’Université de N’Djaména et homme de lettres, Pr Zakaria Fadoul Kittir prévu ce 24 novembre 2020, dans ledit lycée.
Pour exprimer leur mécontentement, ces élèves se sont livrés aux actes de vandalisme sur le dispositif installé pour la cérémonie. Des bancs, chaises et hangars ont été saccagés. La plaque qui porte le nom de Zakaria Fadoul, à l’entrée du Lycée a été démolie. Le comité d’organisation de la cérémonie et le personnel du Lycée ont eu les jambes aux cous face aux manifestants. Il a fallu l’intervention des agents du Groupement mobile d’intervention de la police (Gmip) pour les disperser à coup de gaz lacrymogènes. Ce fut une course poursuite aux alentours du Lycée, pour libérer la voie publique.
En effet, la baptisation de ce lycée intervient dans le cadre du Mois du Livre et de la Lecture édition 2020 par la Maison des patrimoines cutlturels du Tchad (Mpct) pour honorer la mémoire des lauréats du Grand Prix littéraire du Tchad. A cet effet, quatre lycées de N’Djaména doivent, selon le comité d’organisation, être rebaptisés. Pour le lycée de Walia, c’est le nom de feu Zakaria Kittir Fadoul qui est choisi.
En prélude à cette cérémonie, les anciens élèves du CEG et Lycée de Walia ont animé un proint de presse pour demander au ministère du Développement touristique, de la Culture et de l’Artisanat et celui de l’Education nationale et de la Promotion Civique de sursoir à cette activité qu’ils qualifient d’inappropriée et de refléchir à nouveau sur la personne susceptible de bénéficier de cet honneur. Selon le secrétaire général de l’amical des anciens élèves du CEG et Lycée de Walia, Aimée Aissadji Bona, cet événement n’a pas accueilli l’avis et l’accord des concernés. Car, estime-t-il, depuis sa création jusqu’à l’an 2000, le collège repose intégralement sur les efforts des parents d’élèves et élèves avant que l’Etat ne récupère cette initiative communautaire pour la rendre plus tard officielle. Ces derniers ont proposé au comité d’organisation de choisir le Campus Universitaire de Toukra pour le rebaptiser en son nom, étant donné qu’il fut l’un des premiers enseignants au département du Sciences de Language.
Djasrabé Ndingamndôh & Oscar Djinan
