Pandémie de Covid 19 :Les jeunes s’exposent aux risques

Pendant que le sport collectif est proscrit  à cause de la pandémie de Covid-19 sur toute l’étendue du territoire national, les jeunes continuent par jouer au football dans  certains quartiers de la ville de N’Djaména.

Abdoulaye Mbata Nder

Dans les différents quartiers de la ville de N’Djaména, les jeunes amoureux  du ballon rond ont très souvent, tendance à se retrouver entre copains pour une partie de football, chaque soir, malgré la pandémie Covid-19  qui sévit dans la ville de N’Djaména. Le samedi 18 avril 2020, au quartier  Habbéna dans la commune du 7^ème arrondissement, ils étaient plus d’une vingtaine à prendre part à cette partie de plaisir. En deux camps, comme cela se fait traditionnellement au terrain de football, les deux équipes se sont rivalisées ce jour. Les deux  équipes se sont neutralisés en plus d’une demi-heure. On retiendra surtout de ce match, le geste spectaculaire  d’un joueur, la quinzaine révolue qui a réussi à déjouer la vigilance du gardien, avec un retourné acrobatique.

 Il est certes,  beau de voir les  jeunes s’épanouir sur un terrain de football mais, en ces temps  de Covid-19,  le risque est grand. Pour  Dr Norbert Tockir Garba, médecin de la Fédération de football, en jouant ensemble, ils courent un grand danger. « Le sport collectif est proscrit  en ces temps de pandémie du Covid-19 parce que c’est un facteur de propagation de la maladie», a-t-il souligné. C’est d’ailleurs pour ce faire, a-t-il poursuivi, qu’au niveau de la Fédération tchadienne de football, les entrainements sont suspendus. « Pour permettre à nos athlètes de ne pas subir une baisse de régime, nous avons développé des programmes d’entrainement individuel »,  a souligné Dr Norbert Tockir Garba. Selon la directrice du sport de haut niveau, Assel Nemadji Solange, le contexte actuel dans laquelle la pandémie sévit n’est pas propice pour les activités sportives. Pour elle,l’athlète n’est pas à l’abri du danger  « Il faut que l’environnement soit sain pour que le sportif puisse s’émanciper. C’est pour ce faire qu’on a suspendu toutes les activités sportives sur l’étendu du territoire national. La semaine nationale  scolaire qui devrait se dérouler cette année à Amdjarass est reportée. Le Tchad devrait aussi accueillir le championnat régional de Karaté du 20 au 24 avril à N’Djamena mais en raison de cette pandémie, cette grande compétition sous régionale ne peut pas avoir lieu à la date indiquée », a-telle souligné. Pour Dr Norbert Tockir Garba, lorsqu’on pratique le sport collectif, il n’est pas facile de respecter les règles de la distanciation sociale qui sont pourtant conseillées pour prévenir les risques de contraction de  ce virus. « Au terrain de football, il n’est pas facile de respecter ces consignes. On se tapote très souvent », a-t- il indiqué.

L’entêtement de certains jeunes

Malgré l’injonction des parents les empêchant de jouer au foot en ces temps de Covid-19, certains jeunes passent outre. « Papa m’interdit de jouer au foot avec les autres mais, je ne peux pas m’en empêcher», a témoigné Mahamat, la quinzaine révolue, rencontré dans un terrain de foot au quartier Gassi. La plupart de ces jeunes qui continuent par jouer au foot minimisent les risques. « Parmi nous, il n’y a aucune personne  malade. Le fait de s’offrir une partie de plaisir au quartier n’est pas très risqué à mon avis  », a  indiqué  Mbaïtelssem Abigaël.

Les autorités doivent s’assumer

Selon certains observateurs, il faut dissuader les jeunes qui continuent de jouer au football, pour éviter le pire au regard du risque de propagation Covid-19 dans les quartiers. Dans certains quartiers, les autorités communales ont pris les choses en main. « Les mesures sont claires. Les attroupements de plus de 50 personnes sont interdits. Ces jeunes qui continuent par s’attrouper sont dispersés par les agents de la commune », a souligné Djibrine Mahamat Abdelkerim.

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