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Revue de presse du 3 au 10 juin 2024 : le copinage Tchado-russe

La semaine dernière, les journaux nationaux ont consacré leurs colonnes à l’arrivée de la délégation russe, conduite par le ministre des Affaires étrangères, Serguei Lavrov le 5 juin dernier à N’Djaména.

L’Hebdomadaire Le Visionnaire titre à sa Une « Partenariat Moscou-N’Djaména : le jeu risqué de MIDI ! » Pour l’éditorialiste de ce journal, le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov est l’envoyé spécial de Vladimir Poutine dans quelques pays africains, pour porter indiscutablement le message de la coopération Russie-Afrique, florissantes ces dernières années. Il poursuit que laquelle visite est interprétée par de nombreux observateurs comme un coup de poignard sur le dos de la France et des USA, des alliés stratégiques du Tchad depuis des lustres. Cependant, estime l’éditorialiste, la France et la Russie sont deux coépouses qui ne peuvent vivre dans un même foyer. Le mari qu’est le Tchad, sera contraint tôt ou tard, de se séparer de l’une d’elles pour mieux fonder son foyer. Connaissant les stratégies de la France au Tchad depuis les années de l’indépendance, c’est bien évidemment d’un jeu risqué que l’époux, le Tchad se leurre, prévient le journal du Groupe Média Visionnaire.

Abba Garde  parle quant à lui, d’une  « coopération suicidaire ».  Car selon lui, à vouloir emboiter les pas aux révolutions malienne, nigérienne et burkinabé, Mahamat Kaka n’a peut-être pas pris la mesure du contexte politique de son pays et des enjeux politique et militaire qui le conditionnent. C’est en homme encerclé par des ennemis puissants et protégé par des partenaires politiquement instables, que Mamahat Idriss Déby Itno s’aventure dans une coopération dont il ne maitrise certainement pas les contours. « Les agitations de ses partisans, actionnées par son entourage, annoncent déjà les toutes prochaines manifestations contre la France, soupçonnées aux lendemains de  sa visite en Russie en janvier 2024, mais négligée par les services de renseignements français au Tchad, eux-aussi, séduits par l’irrésistible charme d’espèces sonnantes et trébuchantes que déploie le pouvoir tchadien », affirme notre confrère.

Pendant ce temps L’Observateur s’interroge en ces termes : « La Russie a-t-elle franchi le Rubicon ? ». Pour le journal, à en croire certaines indiscrétions, la fédération de la Russie est en train de miser sur les jeunes officiers qui ont perpétré le coup de force à la tête de leur pays et réceptifs à toutes les suggestions, propositions et appuis dans la mesure où cette coopération garantisse leur pouvoir. « C’est l’argument propice avancé par le Krimlin pour négocier/s’arracher les ressources minières africaines longtemps considérées comme la propriété privée de la France avec l’appui des Etats-Unis d’Amérique, avec ces pays en contrepartie d’un appui sécuritaire, industriel et technique dans le cadre du développement de leur pays », explique toujours le journal de Mme SyKoumbo Singa Gali, pour qui, Mahamat Idriss Déby Itno a les mains liées vis-à-vis de la France de Macron, qui a contribué à son accession au pouvoir et à légitimer, par sa complicité, le pouvoir par les urnes.

« Nous ne sommes otage de personne, ni de la France, ni de la Russie. Nous sommes un pays souverain, et nous développons nos relations diplomatiques avec qui nous voulons », a déclaré le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, de l’intégration africaine, des Tchadiens de l’étranger et de la Coopération internationale, porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah dans les pages du quotidien Le Progrès, dans sa parution N°6274 du vendredi 7 juin 2024. Pour le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, c’est une mise à jour des accords entre son pays et le Tchad qui datent des années 1960.

« Rendez justice à Yaya Dillo » ! C’est le titre phare de N’Djaména Hebdo qui informe qu’en fin de la semaine dernière, un rapport du comité d’enquête sur l’assassinat de Yaya Dillo Djérou Betchi a enflammé la toile bleue et continue d’alimenter des conversations dans divers milieux. Pour N’Djamena Hebdo, les auteurs de l’enquête qui ne se cachent pas d’appartenir à la famille biologique et politique du défunt président du Parti Socialiste Sans Frontière (PSF) se sont jetés eux-mêmes à l’eau c’est parce qu’ils ont attendu en vain, l’enquête indépendante promise par le gouvernement. Ledit comité relève que depuis l’assassinat de Yaya Dillo, les familles des détenus politiques du PSF vivent dans la peur parce qu’ils font l’objet d’une surveillance constante par des éléments des renseignements, rapporte toujours N’Djaména Hebdo.

Nadjimbaye Dana Jonathan.

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Juda

Journaliste professionnel, patron de presse, éditorialiste.

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