Société

Tchad: Le prix du Coro de céréales passe du simple au double

Depuis un certain temps, on constate sur les différents marchés de la capitale, une hausse des prix des denrées alimentaires, surtout les céréales. Une flambée de prix dont les raisons sont loin de convaincre tout citoyen fut-il, habitant de la ville de N’Djaména. Et, à coup sûr, le panier de la ménagère prend un sacré coup.

Mingalar Mannro

Dans un passé récent le gouvernement a, à travers une note, exonéré certains produits sur nosmarchés. Une décision qui ne date que de l’année en cours.Mais, on remarque toujours sur les marchés de la ville, une flambée des prix des denrées alimentaires de premières nécessités. Dans ce panier, les plus consommées dans les foyers, sont les céréales comme le maïs, le riz, le béré-béré, le sorgho, le petit mil qui deviennent subitement difficiles à s’en procurer, surtout en cette période où les pluies avancent à grand pas. Il suffit de faire un tour dans quelques marchés de la capitale pour se rendre à l’évidence.  Un Coro de maïs qui se vendait dans un passé  récent, entre un prix abordable de 750 à  850f Cfa s’octroie aujourd’hui à 1100f, voire  1250f.  Du coté du riz, on passe de 1.000f à  1400 ou  1500f, tandis que le sorgho à 850f  et le petit mil à 1250f.

Des consommateurs rencontrés au marché ne savent à quel saint se vouer. «Qu’est-ce qu’on va faire avec nos enfants maintenant. Tout aaugmenté. On ne sait pas si le prix a augmenté depuis le village  ou ce sont  les commerçants ici qui ont augmenté. Mais avec ma famille, de 6 enfants, nous allons manger comment ? En tout cas, nous n’avons pas autre chose à manger donc, nous sommes obligés d’acheter. Toutefois, en tant que client, nous nous lamentons face à cette flambée des prix des céréales », s’est lamentée une bonne dame, bien ahurie devant les étals des commerçants au marché à mil, appelé Soukallah, à Ambasatna  dans le 4ème arrondissement.  Une conversation qui a obligé un père de famille qui s’est arrêté juste à côté de nous, devant un autre  vendeur de sorgho à continuer son chemin.  Non loin de ce dernier, une dame venue pour la même cause est obligée de payer la farine du manioc pour la journée, en attendant ses calculs. Car elle se dit « dépassée par l’augmentation des prix des produits alimentaires, en particulier celui des céréales ».

Et pourtant les vendeurs se lamentent aussi

Une situation à déplorer également du côté des vendeurs et commerçants qui se disent eux aussi touchés par cette hausse des prix. A les comprendre, tout ceci est  indépendant de leur volonté. Pour l’un des commerçants, l’augmentation des prix des denrées alimentaires est due à la saison pluvieuse. C’est aussi parce que l’argent se fait rare ces derniers temps. « Nous demandons à l’État de nous aider et de voler également au secours des personnes vulnérables. Car un sac de mais coute 40.000f ; le sac de riz à 75.000f et celui de béré-béré se vend à 38.000f. Avec la saison pluvieuse, les prix ont exagérément grimpé. Une situation que nous n’avons pas vécue par le passé », observe-t-il. Si pour certains commerçants, cette cherté de vie ou la flambée des prix de céréales est du au manque d’argent et le début de la saison pluvieuse, pour d’autres, les récoltes sont mauvaises « Cette année, la récolte n’est pas bonne. C’est ce qui a occasionné la flambée des prix. Récemment, le gouvernement a exonéré les taxes sur les denrées alimentaires importées. Mais pour l’heure, même dans les points d’approvisionnement, ces denrées coûtent chères. Un sac de mais se vend à 35.000f dans ces points. C’est pourquoi, avec le transport, nous sommes obligés  de le revendre  à 40.000f. Nous ne savons pas comment nous pouvons faire pour baisser le prix. Si le gouvernement peut trouver de solutions pour que chacun de nous ait son profit, nous allons revoir les prix en baisse », a rajouté un deuxième commerçant, dans la foulée

À en croire tous ces clients et commerçants qui, tous deux se disent dépassés par cette flambée des prix, non seulement des céréales mais aussi des denrées alimentaires en générale sur les marchés. Le gouvernement malgré ses multiples décisions prises récemment, visant à réglementer les prix de ces denrées alimentaires, est interpellé à agir de toute urgence. Il faut venir en aide à cette population, qui n’a que d’yeux pour pleurer en cette période de soudure qui pointe à l’horizon.

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Juda

Journaliste professionnel, patron de presse, éditorialiste.

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