Un climat de suspicion règne au sein de l’Union des jeunes avocats

Juda 10 août 2021

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Le président de l’Union des jeunes avocats, Me Mbailassem Laoumbatnan Franklin

Un climat de suspicion prévaut, depuis quelques jours, dans le rang des avocats de l’Union des jeunes avocats du Tchad(Ujat). La malversation financière et l’utilisation du titre de président pour des fins personnelles, sont au bout de certaines lèvres. Mais au fond….

Tout est parti d’une formation de renforcement de capacité organisée par le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), en faveur des membres de l’Union des jeunes avocats du Tchad (Ujat), du 26 au 29 juillet 2021 à l’hôtel Radison Blu. Une formation à but bien défini : assurer la formation continue de la jeunesse du barreau tchadien pour le rendre aussi compétitif que les autres confrères de la sous-région. Effectivement, cette formation tenue sous la demande et la dynamique du bureau de l’Ujat a servi d’alibi, à certains membres de ce corps, de susurrer à propos au sujet d’un détournement du fonds, à elle allouée par le Pnud. Mais, pour le président de l’Union des jeunes avocats, Me Mbailassem Laoumbatnan Franklin, cette suspicion relève d’une simple malhonnêteté intellectuelle, indigne, au rang du métier combien noble d’avocat. « C’est très simple à vérifier. Descendez vous-mêmes au Pnud et questionnez les organisateurs si moi, Me Franklin, j’ai vu un 5 francs de cette formation. Les formateurs et les participants ont reçu leur perdiem directement par le canal du compte Tigo cash, exigé par le Pnud et les frais d’hôtel et restaurations ont été directement payés par le Pnud. Allez y comprendre comment les gens sont malhonnêtes jusqu’à ce niveau, pour monter des histoires aussi ignobles de toute nature. Nous n’entrons jamais dans la gestion financière du Pnud », s’indigne Me Mbailassem Laoumbatnan Franklin, stupéfait.

Justement, selon des sources filtrées du Programme des Nations Unies pour le développement, il est ridicule que les hommes de loi, dotés de bon sens et d’esprit de discernement, se livrent à ce jeu enfantin qui n’honore guère leur métier. « Nous disposons d’un système de financement et d’accompagnement des projets bien rigoureux qui consiste à ne jamais remettre de l’argent liquide aux organisateurs. Aucun franc n’a été viré dans le compte de l’Ujat », précise cette source. Pour répondre aux allégations tendancieuses faisant écho d’utilisation du titre de président à des fins personnelles, Me Franklin rétorque qu’il s’agit là, d’une bassesse d’esprit de certains membres de l’Ujat, animés de mauvaise fois. « Que Dieu m’entende. Je ne suis pas nécessiteux. Ce corps m’a donné pour sortir quand même du besoin. Quand notre bureau a été élu en mars 2020, nous n’avons reçu que des documents de l’Ujat. Le compte de l’Union était complètement vide. J’ai personnellement injecté d’énormes sommes dans le fonctionnement de l’Ujat, par amour du métier et j’y tiens encore, tout simplement parce que je veux que la jeunesse du barreau tchadien soit à la hauteur et compétitive comme celles d’ailleurs », s’exaspère-t-il, tout en levant l’équivoque sur toute suspicion.

Que retenir de la jeunesse du barreau tchadien ?

Créé en 1993, l’Union des jeunes avocats du Tchad(Ujat) est une organisation de ce corps aussi vielle que l’Ordre des avocats du Tchad avec à sa tête, le bâtonnier qui a vu le jour en 1996. Loin de créer un conflit avec l’Ordre des avocats du Tchad, l’Ujat se fixe comme des objectifs à atteindre : la professionnalisation de la jeunesse dans ce métier. De par le monde, elle sert de pilier sur lequel s’appuie l’Ordre pour perfectionner davantage le barreau et le rendre plus concurrentiel et adéquat. Mais, depuis sa création, l’Ujat, mise aux arrêts pendant une bonne dizaine d’années, n’a tenté de se relever que d’ici 2020 avec ce nouveau bureau qui se montre déterminé à relever les défis avec comme priorité, la formation continue des jeunes avocats du Tchad. «Un bâtonnier ne fait que s’appuyer sur la jeunesse de son barreau pour atteindre ses objectifs fixés. D’ailleurs, avant de poser un acte, les jeunes avocats que nous sommes, informons d’abord le bâtonnier. Nous sommes ses enfants et il est notre père », recadre-t-il les choses, tout en interpellant ses confrères à sortir du fonctionnariat qui, selon ses propres termes constitue le véritable virus qui ronge le barreau tchadien dans son ensemble.

Bendibaye Romingar

Ecobank