Dialogue National Inclusif

Tchad : Un an après l’accord de paix de Doha, rien n’a changé

Aujourd’hui 8 août 2023, cela fait exactement un an que l’accord de paix de Doha a été signé. Mais, un an après la signature de cet accord, la réconciliation nationale pour laquelle cet accord est signé, tarde à se concrétiser.

L’accord de paix de Doha, s’il faut le rappeler est un accord signé entre le gouvernement Tchadien et certains groupes politico-militaires, après 5 mois de pourparlers à Doha au Qatar, médiateur. Prévu initialement le 5 août, cet accord dit de paix a été signé finalement le 8 août 2022, comme par simple coïncidence avec la date de l’investiture du défunt Maréchal, Idriss Déby Itno. Par cet accord, les deux partis ont pris d’énormes engagements. Entre autres, un cessez-le-feu général, le renoncement définitif à la lutte armée et au recours à la violence, l’adoption et l’application  d’une loi d’amnistie pour toutes les condamnations liées aux participations aux rebellions et/ou atteintes à la sûreté de l’Etat, l’inscription à l’agenda du CODNI des 20 questions dont la réforme de l’armée, la révision de la charte de transition, l’inéligibilité des membres des organes de transition aux premières élections post-transition, la sécurisation des membres des mouvements politico-militaires signataires, de leurs biens et de leurs proches à leur retour au Tchad, la mise en place d’un programme de Démobilisation, désarmement et réinsertion (Ddr), etc. Malgré que plusieurs autres groupes politico-militaires demeurent sceptiques, en dépit de multiples appels, cet accord a été un pas non négligeable pour la tenue du dialogue national inclusif et souverain. Selon, le gouvernement  dirigé en son temps Pahimi Padacké Albert,cet accord est aussi le socle d’une réconciliation nationale.

Mais que se passe –t-il ? En Visionnaire, nous avions déjà prédit que cette réconciliation est hypothétique, parce qu’un accord entre une partie des politico-militaires et qui ne tient pas compte des aspirations des autres forces vives de la nation, ne garantit pas une réconciliation nationale. Là n’est pas le vrai problème, parce que l’échec d’une réconciliation effective se pressentait d’ailleurs. Le véritable problème, c’est que, un an après la signature de cet accord, plusieurs de ces groupes politico-militaires signataires ne sont pas satisfaits de l’application des termes. Ce qui les a conduits même à la création d’une plateforme pour réclamer la mise en œuvre effective des termes dudit accord. En plus, les autres groupes politico-militaires demeurent sceptiques. Pire, à l’intérieure même du pays, plusieurs partis politiques et bon nombre des organisations de la société civile, ainsi que beaucoup d’autres Tchadiens ne partagent pas les démarches entreprises dans le processus de la transition en cours. Finalement, malgré la signature de cet accord, rien ne rassure d’une véritable réconciliation nationale des fils et des filles du Tchad. Sinon, on ne fait qu’assister à des mouvements de contestations qui effritent davantage le tissu social.

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Juda

Journaliste professionnel, patron de presse, éditorialiste.

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