Économie

Economie : La Campagne cotonnière 2021-2022 semble prometteuse

Les producteurs de l’or blanc procèdent depuis la dernière décade du mois de septembre 2021 aux premières récoltes de leurs champs. Malgré l’inégale répartition des pluies dans la zone méridionale, l’évolution végétative des cotonniers semble bonne pour permettre une production d’environ 180.000 tonnes cette année,  sur l’ensemble des zones de production selon les estimations de la Cotontchad SN.  

Juda Allahondoum, de retour du sud

Sur l’ensemble des zones de production de coton, les producteurs s’attèlent,  depuis la dernière décade du mois de septembre,  aux derniers traitements phytosanitaires de leurs champs et aux premières récoltes. Dans la zone Est  qui comprend  les provinces des deux Mayo-Kebbi et une partie de la Tandjile, les cotonniers attendent encore les dernières pluies pour rattraper leur cycle végétatif.  Car, dans cette zone, les pluies étaient tardives cette année. Mais, certains superviseurs de terrain estiment qu’une forte humidité permettrait une croissance normale en cette période de fin de saison. « Cela fait presque 15 jours qu’on a pas reçu de pluies. C’est inquiétant puisque la chaleur aussi s’installe. Ça risque de tout remettre en cause notre travail» s’inquiète Inkabe, producteur et membre de l’Association villageoise (AV) de Fouly/Lere. Mais,  notre entretien à peine terminé  le 28 septembre qu’une grosse pluie est tombée  dans la zone,  pour le plus grand bonheur des producteurs.  Pour Chindane Alphonse, de l’Association villageoise de Ngaro-Jovo, de la zone usine de Pala, il faut s’attendre à une bonne production,  car après 5 traitements, son champ est bien florissant et  augure un bon rendement. « Quand le champ est comme ça, je suis content. J’ai respecté les conseils des agents de la Cotontchad pour parvenir à ce résultat », informe t-il tout en calculant déjà   ce qu’il pourra gagner pour ce que les 30 à 40 capsules par cotonnier de son champ  permettraient d’engranger.

Dans la zone centre  qui comprend  les provinces de la Tandjile, du Logone occidental et une partie du Logone oriental, les producteurs procèdent aux premières récoltes de leurs champs. « Les cotonculteurs récoltent déjà parce que vous savez, nous avons reçu très tôt les pluies ici. Et c’est normal que les champs semés en mai et début juin soient déjà récoltables », estime le Cozoc de l’usine de Kelo, M. Abdel-Aziz. Même constat dans la localité de Mandana, Gore, Belama dans le Logone Oriental, Ngonn Nanga, Kyabe, dans le Moyen Chari et Moissala, Kemkian dans le Mandoul. C’est dire que les producteurs apprêtent les paniers, les  charrettes et les porte-tout pour récolter leurs champs. Une récolte qui atteindra sa vitesse de croisière vers mi-novembre, selon l’évolution des cotonniers.

Un producteur traitant son champ à Bedaya, canton Timberi dans le Logone oriental

Les producteurs sollicitent des prêts pour la récolte

Cependant, pour leur faciliter l’enlèvement rapide du coton et faire face au phénomène de dévastation de leurs champs, les producteurs sollicitent des avances des services de la Cotontchad SN. « J’ai 8 hectares. Pour récolter ce champ en un temps record, il me faut de la main d’œuvre suffisante car, souvent en période de récolte, si tu retardes un peu seulement, les bœufs vont tout dévaster. Au départ, Olam nous a promis des crédits pour la récolte. Je demande que ce crédit soit activé pour nous permettre de récolter le champs », avance  Djendogue Djimet du village Bedaya, sous AV Domoundou dans le canton Timberi. Vœux  partagés par Gali Pascal,  producteur du village Tramada dans le Lac Iro. Mais, les responsables de la Cotontchad SN rassurent que des avances seront accordées aux grands producteurs,  pour faciliter la récolte de leurs champs et le transport du coton graine vers les centres d’achat. « C’est important pour nous d’accompagner les producteurs pour leur permettre de tout récolter leurs champs. Des dispositions seront prises à l’effet de répondre aux préoccupations de nos partenaires, les cotonculteurs. En plus de ces avances, les grands producteurs bénéficieront d’un traitement particulier,  de manière à ce que leurs revenus leur soient versés directement sans passer par les AV. Cela a commencé l’année dernière et s’intensifiera cette année », informe le Directeur général de la Cotontchad SN.

Des producteurs récoltant leur champ à Ngonn bé Goulaye dans le Moyen-Chari

Il convient de rappeler que la culture de coton fait vivre directement ou indirectement,  plus de 4 millions des Tchadiens. Cependant, elle a connu des moments sombres qui ont failli la faire disparaître,  la dernière décennie.  Il y a trois ans de cela que  la production était tombée à son plus bas niveau,  avec 18000 tonnes. Il a fallu l’entrée d’Olam dans les parts d’actions pour sauver les meubles et dépasser,  l’année dernière, la barre de 120.000 tonnes de coton graine. Ce qui est dû en partie   aux importantes innovations apportées,  tant dans les techniques culturales que dans la politique de commercialisation. Pour plus inciter à cette culture, le prix au kilogramme du coton est fixé,  l’année dernière,  à 227,5 francs contre 223 précédemment, et pourrait être revu en hausse avant la période de commercialisation. De quoi  rendre heureux les producteurs de l’Or blanc,  et encourager  à un retour massif à la culture du coton. Le Tchad dispose suffisamment des sols cultivables et peut rêver une production de plus de 900.000 tonnes en une campagne. Ainsi, il pourra battre le record africain,  détenu jusqu’à là par le Mali,  avec 700.000 tonnes la campagne 2019-2020, suivi du Bénin avec 648 377 tonnes au cours de la dernière campagne agricole.

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Juda

Journaliste professionnel, patron de presse, éditorialiste.

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Un commentaire

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