Une négligence des chinois conduit à un déversement du brut dans le champ pétrolier de Baobab au Tchad

Juda 27 janvier 2022

2 915 565 2 minutes de lecture

Au soir du 21 janvier 2022, il y a eu un déversement accidentel du brut sur le champ pétrolier de Baobab S1-32 exploité par la compagnie pétrolière chinoise CNPCIC avec des conséquences dommageables tant sur l’environnement que sur la santé des ressortissants de cette zone. Une délégation de 3 Conseillers nationaux est dépêchée sur place pour constater les dégâts.

Un puits de pétrole sur le champ pétrolier de Baobab S1-32, dans le département de Loug Chari, province du Chari Baguirmi est mis en production en août 2019 par la CNPCIC. Quelques mois plus tard, ledit puits a été fermé à cause d’un excès de Gaz. Selon les techniciens, il fallait attendre que le réservoir se vide avant l’installation d’une pompe à injection. Lors du creusage d’un puits perpendiculaire, la taille minimum exigée est de 3500 mètres et qu’il faut suivre un certain processus pour valider un puits. Alors que ledit forage a fait 5000 mètres. L’équipe de techniciens qui a inspecté a estimé qu’il y a un excès de gaz dans ledit puits. Plus tard, une autre équipe est allée rouvrir les vannes de ce puits dans l’espoir de voir la quantité du gaz diminuée. Aux environs de 14 heures, les installations ont lâché. Un agent de la sécurité en faction a constaté un écoulement du pétrole et des odeurs nauséabondes autour du puits. Pris de peur, il a alerté un opérateur radio qui se trouvait à 15 kilomètres. Ce dernier à son tour, a saisi les techniciens. Sur place, ils ont constaté l’éruption du puits et le déversement du brut. Illico presto, un trou a été creusé pour contenir le brut déversé. Mais peine perdue.

C’est jusqu’au lendemain (Ndlr : 22 janvier 2022) qu’ils ont réussi à arrêter l’écoulement en mobilisant des grosses machines. Plus de 20 barils seraient déversés dans la nature. Les déchets sont transférés au centre de traitement et d’incinération WMC. Certains techniciens mobilisés pour la circonstance n’avaient pas de combinaison (pas de gangs, pas de masque moins encore de casques). On apprend qu’ils ont commencé à avoir de démangeaisons et de boutons sur la peau.

Pour la plupart, tout serait partie d’une négligence. Les responsables de la CNPIC ont confisqué tous les téléphones des techniciens locaux pour éviter toute prise de vue de peur de polluer les réseaux. Ce qui amènerait les autorités en charge de l’Environnement à condamner l’entreprise exploitante du pétrole par des amendes. En plus de la négligence de l’entreprise exploitante, la CNPCIC peine à surveiller les puits, faute de compression du personnel (le nombre des agents est passé de 15 à 3 personnes par poste), les techniciens sont tous les temps sous la menace de licenciement. A l’origine, rapporte-t-on, avec l’avènement de Covid-19, la CNPCIC a mis en stand-by une bonne partie de son personnel qui n’est pas rappelé jusqu’à présent. Pour constater de visu les dégâts sanitaires, économiques et environnementaux, une délégation des Conseillers nationaux composée d’Alladoum Djarma Baltazar (Secrétaire de séance), Mahamat Kana Badi (Questeur) et Mbang Hadji Wolli (président de la commission) a été dépêchée sur le site le 26 janvier 2022 afin de produire un rapport détaillé et l’envoyer à qui de droit pour d’éventuelles mesures.

Ecobank